Le changement des affiches publicitaires dans les couloirs et sur les quais du métro confère au monde souterrain un caractère changeant et en perpétuelle mutation.
Chaque semaine, des salariés de la RATP procèdent à cette tâche d’une ampleur insoupçonnée et totalement déconsidérée qui modèle le décor de l’usager pour quelques jours. Assister à cette activité s’apparente presque à un spectacle qui aurait sa propre chorégraphie (la danse de la brosse à colle) et son suspense (quelle publicité sera choisie dans la besace ?).

Plus loin, au hasard des couloirs, on trouve ce qui s’apparente à une pièce de musée à l’échelle du métro : les restes d’une affiche de Sol En Si de 1993 (??!!!), mutilée mais bien discernable. On ne comprend pas trop qu’elle ait pu survivre tout ce temps, mais elle est pourtant devant nos yeux, attendant un collectionneur amoureux ou un archéologue du métro pour finir dignement sa vie à l’abri. Quelles autres antiquités pourrait-on découvrir si l’on prenait le temps de gratter le verni de la juxtaposition des sous-couches de publicités ?
Dans tous les cas, le choc des thèmes introduit un peu de rêve et de folie dans le voyage souterrain ; celui des couleurs détourne l’œil des murs de faïence blanche. L’usager reprend alors possession de ses esprits et peut divaguer le long de ces cadavres exquis salvateurs.
1 commentaire:
Le hasard fait bien les choses !
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