Les panneaux qui décorent les couloirs et les quais du métro ne sont pas réservés aux seules affiches publicitaires. Comme le constate quotidiennement l’usager, ils représentent également des espaces de libre expression que tout individu peut s’approprier quand il ressent l’envie de communiquer avec les milliers de voyageurs qui transitent dans ce monde souterrain. Que les messages ainsi griffonnés soient concis ou conséquents, il s’en dégage une impression étrange, entre excitation de la transgression, tension du besoin de s’exprimer et urgence de l’acte.

Certaines interventions sont un poil plus denses, mais laissent le lecteur perplexe.

Mais les messages peuvent aussi être plus explicites.
Ici, l’affiche importe peu : l’essentiel se trouve dans le propos. Les mots sortent précipitamment et expriment un ras-le-bol, que ce soit sous forme de poésie, d’apostrophe, ou de caricature comme dans le cas du dessin ci-dessous. Dans les deux cas, on imagine un geste non prémédité, qui a vu l’individu le réaliser à sa propre surprise, avec un sentiment de nécessité. Pour preuve : l’absence de commentaires ou de dessins similaires sur les quais des stations environnantes.
Il y a quelques années, alors qu’un fort mouvement anti-publicité faisait rage dans le métro, la RATP avait laissé pendant quelques semaines des panneaux blancs dans certaines de ses stations pour laisser les usagers désireux de se manifester le faire librement. L’expérience n’avait pas été prolongée ou rendue pérenne. De fait, elle n’était pas nécessaire : les voyageurs n’hésitent pas à s’emparer des panneaux pour communiquer, que ce mode d’expression soit dérisoire ou utile, fondé ou ridicule selon les points de vue.
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