vendredi 11 mars 2011

Pubs en cages


La durée de vie d’une affiche est courte.

Tout au long de l’année, les campagnes publicitaires se succèdent dans un ballet sans fin au rythme soutenu. Bien sûr, il y a des exceptions. Certaines publicités font de la résistance. Elles s’incrustent, sans qu’on sache trop si elles doivent ce rab inespéré d’existence au hasard ou à un poseur d’affiche magnanime.
Parfois, aussi, elles se retrouvent piégées dans les travaux de rénovation des stations.


Pour ces affiches, l’allongement de leur espérance de vie a un coût : l’amputation d’une partie de leur raison d’être, les palissades venant souvent soustraire au regard des voyageurs l’objet de leur message. Ainsi dépouillées de leur fonction, elles représentent une respiration dont les couleurs et les suggestions titilleront l’imagination et la curiosité des passants dans le meilleur des cas. A moins que ces images estropiées ne les plongent dans la plus grande perplexité en les renvoyant à de vagues souvenirs de publicités déjà oubliées.


La valse des affiches voit en effet se superposer les couches et les slogans… tout en précipitant ces derniers dans les limbes de la mémoire des voyageurs. Derrière leurs barrières, les affiches piégées endossent le rôle des derniers spécimens de campagnes (tré)passées et inaugurent une exposition involontaire sur les travers de la société de consommation à outrance : chaque campagne efface sa devancière, et tout produit promu en remplace un autre.

Le mouvement est-il aussi perpétuel qu’on veut bien le croire ? Rien n’est moins sûr.

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