On ne sait pas trop d’où leur vient leur charme.
La surprise de les croiser au hasard des promenades n’y est sans doute pas étrangère. Les fresques publicitaires ne sont plus légion dans les rues de Paris et des villes limitrophes, mais on doit certainement en manquer un grand nombre, le regard rivé vers le sol et les pensées occupées par les préoccupations du quotidien. On oublie d’ailleurs souvent où on les a trouvées. Le plaisir se trouve ainsi renforcé par ces rencontres fugaces et qui ne se reproduiront peut-être plus jamais.
Au détour d’une rue, on distingue leur aspect désuet témoin d’un autre temps : lavées par les intempéries et la pollution, les couleurs ont depuis longtemps cessé de matraquer leur message au profit d’une suggestion plus intime et délicate. Pour peu que le produit ou la marque n’existe plus, on se trouve confronté à un vestige de la société de consommation qui attendrit plus qu’il ne crispe – à l’instar des bornes be-bop qui s’accrochent encore à leurs tuyaux par-ci par-là.
La ville semble prendre sa revanche sur ces publicités qui autrefois la défiguraient. Grâce à ces images qu’elle a intégrées et assimilées, elle paraît aider les citadins à relativiser les campagnes publicitaires actuelles, leur confiant qu’il ne faut pas prêter attention à ce qui n’est rien d’autre qu’une agitation vaine, promise à devenir un vague souvenir effacé par le temps.
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