lundi 15 novembre 2010

Prenez un chewing-gum Emile




82 minutes. C’est le temps moyen que les Franciliens consacrent quotidiennement à leurs déplacements, d’après une étude que l’INSEE a publiée au début de l’année 2010. Si l’on ne prend en compte que les usagers des transports en commun, la durée s’échelonne entre 1h30 et 2h30 selon qu’on habite à Paris ou en grande couronne.

Les conditions mêmes de ces déplacements sont fluctuantes en fonction de l’itinéraire. Prendre la ligne 13 du métro ou le RER B le matin ou vers 18h30 peut s’apparenter à une réelle aventure pour les non-initiés – et à un calvaire pour les habitués. Rames combles et arrêts fréquents crispent considérablement les usagers au point de donner lieu à de fréquentes scènes d’énervement (lire à ce sujet « Les naufragés de la ligne 13 » de Benoît Hopquin du Monde, toujours d’actualité).

Dans tous les cas, le passager doit trouver une occupation pour meubler son temps de transport. Les tactiques varient en fonction des individus et de leurs humeurs : ici, détente ou repos (rab de sommeil, écoute d’un MP3, …) ; là, travail (préparation de la journée, révision de partiels et correction des copies).

Hollywood propose le chewing gum. 


L’idée consiste à offrir tout d’abord aux passagers un environnement olfactif apaisé loin des haleines fatiguées et autres remugles d’aisselles douteuses. Même dans un wagon comble, la conjugaison des expirations mentholées mèneraient immanquablement à une ambiance plus sereine et RTL-ophile (le fameux « vivre-ensemble ») ; l’usager s’adresserait spontanément à son voisin pour humer ses propos et lui prouver que lui non plus n’a pas mangé de fromage à midi – ou qu’en tout cas, il a su le digérer. Cette ambiance amicale permettrait alors de mieux accepter les éventuels désagréments du trajet, devenant même un prélude à un rapprochement plus intime entre passagers.

La drague comme ultime argument en faveur des transports en commun. Que dit l’automobile ?


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