Certains inconscients restés hermétiques aux décorations des boutiques et des rues n’avaient pas perçu les signes avant-coureurs indiquant que, cette année encore, Noël arrivait tôt dans la saison.
Heureusement pour eux, la publicité s’est chargée de le leur rappeler. Outre la télévision et la presse, le lieu idoine pour ce faire est le métro parisien, qui offre à ses usagers un cours de rattrapage sur toutes les bonnes affaires auxquelles ils auront droit dans les semaines qui viennent.
Les campagnes publicitaires fleurissent donc sur les panneaux du métro, avec plus ou moins de réussite selon les budgets et la créativité mise en avant. Carrefour, par exemple, a tout claqué sur les nombreuses campagnes publiées tout au long de l’année et a dû se contenter d’une affiche et d’un concept un peu cheap. L’entreprise a tout de même choisi de disposer de la neige en guise de décor, empruntant l’un des codes visuels les plus courants de cette époque. On ne voit pas ces frêles vélos rouler allègrement dans la neige, mais l’essentiel n’est pas là : il faut relier la promotion à la joie des achats de fin d’année.
Le détournement, plus ou moins subtil, de références empruntées au folklore de Noël est en effet récurrent dans la publicité. Mode oblige, le Printemps a mis en scène les traditionnelles couleurs rouge et blanche pour habiller son égérie et mieux souligner son slogan « Noël au château » (« … et Pâques aux rabanes », ajouterait mon grand-père) présentant une version sexy et moins emprunte de bonhommie que l’habituel barbu rondouillard.
La publicité joue donc avec ces codes et les modernise en fonction des goûts de l’époque – savoir si elle les a empruntés à la tradition populaire ou les a imposés serait un long débat. Canal Sat a, depuis quelque temps, donné vie aux rènes de la Némésis du Père Fouettard. Avec une différence notable toutefois : ces dernières années, le troupeau débonnaire vantait les charmes des abonnements Canal Sat en chansons. Le texte était affreux et les animaux avaient manifestement abusé de l’aquavit, mais ça restait acceptable. En 2010, ils reviennent, et ils ne sont pas contents : body-buildés et butoxés, ils sont le fruit de la situation sociale et de l‘imaginaire commun. Le sentiment d’injustice prospère et l’individu se tourne désormais vers des solutions extraordinaires pour résoudre ses problèmes quotidiens : regarder la télévision.
L’esprit Canal pour sauver l’esprit de Noël et le moral des Français. Trop fort !
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