jeudi 16 décembre 2010

Big is beautiful


Le précédent billet posait la question de la compatibilité publicité / discrétion. Si la pratique des bâches publicitaires sur les façades en restauration montrait le souci, dans certains cas, de concilier au mieux contraintes matérielles, impératifs budgétaires et préservation de l’identité d’un bâtiment et de son environnement direct, la discrétion a dû céder le pas sur d’autres terrains.


Les nombreux immeubles bordant le périphérique et leur taille conséquente représentent autant d’opportunités laissées aux agences publicitaires de laisser libre cours à leurs pulsions swiftiennes en disposant une variété importante de « maxipublicités ». L’objectif de ces panneaux géants est clair : attirer l’œil des passants et, surtout, des milliers d’automobilistes qui empruntent l’anneau de circulation parisien.



Ces affiches font aujourd’hui entièrement partie du paysage périphérique, constituant même une nouvelle forme de borne kilométrique jonchant le parcours et complétant la signalétique traditionnellement mise en place. Leur impact sur les consommateurs n’est pas négligeable, notamment lors d’embouteillages puisqu’elles ont alors le temps de s’imprimer sur la rétine et dans l’inconscient du conducteur.


Leur pertinence est également redoutable : on distingue ici un téléphone new look très utile pour passer le temps dans les bouchons, appeler son chef ou sa famille pour annoncer un retard ; le même téléphone qui permet d’appeler RMC pour donner son opinion sur la gestion déplorable des infrastructures dans notre pays par les autorités supposément compétentes ; là, une affiche annonce un hôtel apparemment idéal pour passer une nuit au chaud en cas d’épisodes neigeux et de routes aux pentes trop inclinées.
 

Ces « maxipublicités » permettent aux annonceurs de toucher un large public et aux propriétaires des édifices de tirer des revenus réguliers. Le paysage du périphérique parisien n’étant, par ailleurs, pas réputé pour sa beauté, le préjudice est jugé minime. Cela étant, le recours à ces grandes affiches illustre parfaitement la principale caractéristique de la publicité : le besoin constant de trouver de nouveaux espaces à exploiter afin de mieux capter l’attention des consommateurs potentiels. Le même phénomène prévaut dans le métro parisien :


Comme la nature, la publicité n’aime pas le vide.

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