C’est la dernière ligne droite avant le grand déballage.
Pour tous ceux qui n’ont pas encore réalisé leurs achats – par manque de temps, par envie de partager ces instants d’allégresse avec un maximum de gens ou du fait des récentes et importantes chutes de neige – le temps est désormais compté : Noël, c’est dans trois jours.
Qu’iront donc acheter ces consommateurs de la dernière minute ? Si l’on en croit les campagnes d’affichages qui se sont succédées sur les panneaux du métro et d’ailleurs, ce devrait être des téléphones portables.
Sous l’impulsion conjointe des circuits de grande distribution, des opérateurs et des constructeurs, les publicités ont abondamment mis en avant ces appareils et leurs nombreuses fonctionnalités, devenus indispensables à la vie quotidienne de millions de Français. Cette année a ainsi consacré la vente de smartphones, qui auront été bien plus vendus que l’Ipad si l’on en croit une étude de l’institut GFK (http://megados.com/News_Cadeaux_de_no_l___high_tech_n_est_pas_present_au_top_10_des_produits_de_l_annee_2010,5513.html).
L’intérêt pour des mobiles offrant à leurs utilisateurs une fenêtre sur le monde s’est donc intensifié en cette fin d’année et, d’une certaine manière, l’affichage dans le métro a joué le rôle de caisse de résonance idéale : le temps passé dans les transports en commun est de plus en plus mis à profit par les usagers pour exploiter les fonctionnalités et autres applications à leur disposition sur les smartphones ; la consultation de courriels et l’accès à Internet sont autant d’outils autorisent un gain de temps considérable dans les sphères privée et professionnelle, autorisant un contact quasi direct avec la réalité, et quitte à réduire la vie à une suite d’ « immédiatetés » – pour paraphraser Paul Virilio.
Pour l’urbaniste et essayiste français, la vitesse, « non contente d'occuper une place prépondérante dans notre représentation du réel, finirait par constituer le réel lui-même » ; chacun est lancé dans une course contre lui-même et les autres pour mieux comprendre le monde. « La religion de la vitesse qui nous assiège transporte avec elle un « trop-plein » de réel. Pour éviter d'être submergé nous n'avons d'autre recours que de nous dépêcher toujours plus. Nous finissons par faire de la vitesse elle-même le symbole de l'innovation, de la réussite et du bonheur humain ».
Avant de critiquer ces positions et les taxer de rétrogrades, ce billet propose ici une autre idée de cadeau à tous les retardataires dont les proches utilisent fréquemment les transports en commun : un livre de Paul Virilio, le dernier en date étant L’administration de la peur, Entretien avec Bertrand Richard, paru en 2010.
P.S.
Les citations sont tirées de l’article « Paul Virilio : le critique de la vitesse », disponible à l’adresse : http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20100818.BIB5478/paul-virilio-le-critique-de-la-vitesse.html
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