Il y a quelques mois, une affiche s’épanouissait sur les panneaux du métro telle le relais de la prise de conscience écologique de toute une société : une orchidée poussait sur une éponge à peine humide, défiant la logique, les produits chimiques et les pratiques culinaires des Français.
Une telle innovation dans le domaine de la préservation de la nature suscitait de nombreux espoirs au sein des usagers, dont certains se demandaient déjà si on pouvait appliquer du Mir dans les autres activités humaines consommatrices d’eau telles que la culture du maïs ou le refroidissement des réacteurs nucléaires. Le monde souterrain du métro se trouvait ainsi nimbé d’une lueur violette annonciatrice d’un monde qui concilierait valeurs pastorales et quotidien bétonné, et dont on attendait d’autres signes avant-coureurs. La relève a pris les traits d’une métaphore, sous l’impulsion de la Banque Postale :
L’épargne suit le cycle de la vie. D’abord chétive et discrète, elle se développe et éclot pour donner un magnifique coquelicot. Son rouge délicat, qui tranche avec l’herbe environnante et affirme son indépendance et sa volonté de se distinguer, rend grâce à un terreau et à un environnement qui ont su lui donner tous les moyens de s’épanouir. Mais qu’arrive-t-il lorsque l’on cueille cette fleur – et que l’on retire ses économies ?
Comme tous les enfants qui ont voulu faire un beau bouquet à leur maman lors d’un séjour à la campagne le savent, une fois cueilli le coquelicot dépérit en quelques heures. On pourrait donc interpréter cette affiche comme une incitation à laisser l’épargne dans son habitat pour éviter qu’elle ne se flétrisse – et garantir les fonds de la banque. L’image fait penser au sketch des Inconnus, « Les langages hermétiques » (http://www.dailymotion.com/video/x409sx_les-inconnus-les-langages-hermetiqu_fun), au cours duquel le banquier indique à son client que s’il veut retirer ses économies, il devra régler une somme faramineuse. A cette manière brutale, la Banque Postale préfère le dire avec des fleurs.
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