Cette année encore, tout a été fait pour proclamer haut et fort le lancement des soldes d’hiver, le mercredi 12 janvier dernier. Rien ne nous a été épargné : campagnes d’affichage intensives, reportages dans les médias et interventions multiples de l’équipe gouvernementale – comme on peut le voir dans cet extrait du Petit Journal de Canal + : http://www.youtube.com/watch?v=0eVCyxbynNU).
L’appel à la mobilisation nationale pour sauver une économie chancelante et ne fonctionnant plus que grâce à la consommation des ménages a, semble-t-il, été entendu. La foule s’est ruée dans les magasins dès leur ouverture, sans que les vigiles ou les autorités aient à déplorer trop d’incidents ; il y eut bien, ici ou là, quelques échauffourées à propos d’un pull en cachemire ou d’une parka rouge fluo, mais rien qui ne se soit réglé rapidement.
Du côté des enseignes, il ne suffit plus de placarder « soldes » et de broder sur une identité graphique façon collage ou Deauville en été pour attirer le chaland. On hurle le mot au BHV ; on ajoute des qualificatifs extrêmes à la fois évocateurs et abscons : « suprêmes » pour le Printemps et « absolus » pour le Bon Marché. Personne ne sait vraiment ce que cela signifie, mais ça fait bien. Peut-être ces Grands Magasins bradent-ils les murs ou les salariés ?
L’écoute d’un reportage radiophonique récent fournit quelques indices à ce sujet. Le lundi 17 janvier, Raphaëlle Mantoux donnait la parole à des représentants du collectif Génération Précaire venus au Printemps dénoncer le recours par la Direction du Grand Magasin à des stagiaires en lieu et place d’intérimaires et de contractuels pendant le mois de soldes (reportage diffusé au cours de l’émission « Comme on nous parle » sur France Inter – http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/comme-on-nous-parle/). Cette pratique permet de diviser par six les coûts du travail – et de mieux amortir les baisses de prix.
L’emploi de stagiaires n’est pas limité au seul secteur de la mode et de la vente. Néanmoins, cet exemple illustre parfaitement la perversion actuelle du système et dénonce l’erreur de penser qu’il existe une situation spécifique à l’emploi des jeunes : l’usage de stagiaires se fait aussi bien au détriment des ex-étudiants que de leurs aînés embauchés depuis des années par ces enseignes.
D’après Rapahëlle Mantoux, le Directeur des ventes du Printemps a reçu le collectif le samedi 15 janvier mais ne pouvait pas commenter cette décision. En attendant, la deuxième démarque arrive…
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