dimanche 30 janvier 2011

Nesfluid, vers un métro plus beau?



Chaque jour, l’usager de la RATP se trouve confronté à une série d’ennemis redoutables qui, tous, entravent son parcours.

Le plus simple est bien évidemment l’oubli du titre de transport, qui peut définir la tonalité d’une journée entière : l’usager scrupuleux décidera de se confronter à la queue devant le guichet, ratera une rame, puis une autre, puis… Une fois au bureau, il sera peut-être pris à partie par son responsable qui n’hésitera pas à considérer ce retard comme une preuve manifeste de laxisme, voire une faute professionnelle dont il se souviendra le moment venu.

Pour les moins scrupuleux, ou les plus pressés, des usagers oublieux de leur passe Navigo, le franchissement des tourniquets provoquera peut-être une rencontre fortuite avec des contrôleurs ; la bonne humeur et l’entrain de ces derniers à rappeler les règles d’utilisation des transports en commun ponctueront d’une note allègre le début d’une journée placée d’ores et déjà sous les meilleurs auspices.

L'ennemi principal en ce moment est plus vicieux : le petit courant d’air qui s’immisce dans les stations et provoque de belles épidémies de rhume. L’usager avisé sait qu’il lui faut prendre garde aux variations de température qui jonchent son trajet : au sortir de la 4 et de son atmosphère surchauffée, mieux vaut, par exemple, se munir à nouveau de son écharpe s’il faut s’aventurer sur la 8 ou la 9. Le novice est immédiatement sanctionné d’un coup de froid – qu’il peut partager de bon cœur avec la rame entière.

Certaines sociétés ont flairé le bon coup et tentent de se concilier la population chroniquement malade :
En cette saison, l’impact est assuré. On peut même suggérer à la RATP la mise en place d’un partenariat avec des laboratoires pharmaceutiques pour disposer des distributeurs de comprimés dans l’enceinte du réseau.
Toutefois c’est bien connu, mieux vaut prévenir que guérir. D’autres sociétés l’ont compris et laissent entrevoir un monde sans coup de froid :

 L’aspect classique et humble de l’affiche ne doit pas égarer l’esprit : le produit inaugure un âge nouveau en proposant le portrait robot de l’usager du métro dans le futur ; des personnes bien dans leur corps, physiquement épanouies, arborant un sourire contagieux (denrée rare s’il en est dans les couloirs du métro à notre époque) et surfant sur des rames individuelles aux couleurs chatoyantes. Mais quel est le secret d’un tel concentré de bonheur et de vitalité ?

La réponse tient en un mot : l’hydranutrition. Un concept apparemment en vogue dans les cosmétiques et qui reposent sur la base étonnante qui veut que lorsqu’on mange un aliment, on se désaltère par la même occasion puisqu’on ingère l’eau qu’il contient. C’est révolutionnaire et les consommateurs d’agrumes voient déjà leurs clémentines différemment.

C’est en faisant une recherche rapide sur Internet qu’on comprend l’embrouille. Certains articles révélant la composition du liquide (tels que http://curiositesmarketing.wordpress.com/2010/09/23/nesfluid/), indique que tout cela n’est autre qu’un vague jus de fruits enrobé d’une bonne couche de marketing et supposé receler de pseudos vertus médicales.

La déception est grande : pas de nouveau métro ni de nouveaux usagers en perspective donc. Quant au rhume, il n’est toujours pas réglé. A moins d’une distribution de vrais jus de fruits dans les stations ?

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